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Maurice Duruflé
Par VDA**********AIL le 05/07/2020 21:57:38:00, cet article a été lu 4292 fois.


Dans son Requiem, Maurice Duruflé accorde une importance particulière à l'orgue dont les couleurs expriment la foi et l'espérance. Son successeur à Saint-Étienne-du-Mont, Thierry Escaich, en souligne les racines grégoriennes.




À l’instar de son maître Paul Dukas, Duruflé laisse une œuvre extrêmement restreinte (quatorze numéros d’opus édités de son vivant, dont six pour orgue). Porté à une sévère autocritique, plus encore à partir sa nomination comme professeur d’harmonie au Conservatoire (1943), il composait avec un soin méticuleux et abandonna de nombreuses pièces dont il n’était pas pleinement satisfait.


Comme son autre professeur Charles Tournemire, il fit du chant grégorien le ciment de son inspiration. Mais sa démarche était différente. Tournemire place la liturgie au cœur de sa musique, et son grand œuvre, L’Orgue mystique, affiche la volonté d’offrir au chant grégorien l’équivalent de ce que Bach avait édifié pour le choral luthérien.

Chez Duruflé, le plain-chant est plutôt la source d’inspiration qui nourrit tous les paramètres de l’écriture : harmonie, contrepoint, rythme. Le plus bel exemple en est certainement le Requiem, l’œuvre qui a le plus contribué à la gloire de son auteur. Duruflé y trouve un équilibre miraculeux entre tradition et modernité, sensualité et piété, luxuriance et sobriété.



Le raffinement, l'équilibre, la perfection, ce sont les qualités que rechercha toujours Maurice Duruflé. Écrivant peu et lentement, il combina très habilement l'écriture polyphonique et symphonique. A son attrait irréductible pour le grégorien il mêla l'influence impressionniste qui imprégnait alors la musique de ses aînés.


L'influence de Debussy, Ravel, Schmitt, Fauré et de son maître Dukas se perçoit dans ses œuvres orchestrales. Mais son langage développa un style modal personnel, extrêmement raffiné, souple, coloré, reconnaissable des les premières mesures.


Homme sensible et homme de foi, Perfectionniste et critique envers lui-même, à la hauteur de son idéal, Duruflé n'était jamais totalement satisfait de son travail, comme Dukas, et laissa une œuvre de 14 opus à laquelle la perfection de son art confère une valeur de premier plan ; ils peuvent être considérés désormais comme des œuvres « classiques » hors des modes et du temps.

Sa modestie légendaire n'empêcha pas ce compositeur d'être fort estimé de ses pairs et de faire jouer toutes ses œuvres orchestrales et chorales, sitôt composées, par les plus grandes formations de son époque.



Malheureusement, un terrible accident de la route dont furent victimes Marie-Madeleine Duruflé et Maurice en 1975 mit un terme à la carrière musicale de Duruflé.