A l'occasion de la fête de saint Joseph, Mgr Jordy célébrera une messe
solennelle en la cathédrale de Tours ce vendredi 19 mars, à 12h15...
LETTRE APOSTOLIQUE
PATRIS CORDE
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
À L’OCCASION DU 150ème ANNIVERSAIRE DE LA DÉCLARATION DE SAINT JOSEPH
COMME PATRON DE L’ÉGLISE UNIVERSELLE
Avec un cœur de père : C’est ainsi que Joseph a aimé Jésus, qui est appelé dans les quatre Évangiles « le fils de Joseph ».[1]
Les
deux évangélistes qui ont mis en relief sa figure, Matthieu et Luc,
racontent peu, mais bien suffisamment pour le faire comprendre, quel
genre de père il a été et quelle mission lui a confiée la Providence.
Nous
savons qu’il était un humble charpentier (cf. Mt 13, 55), promis en
mariage à Marie (cf. Mt 1, 18 ; Lc 1, 27) ; un « homme juste » (Mt 1,
19), toujours prêt à accomplir la volonté de Dieu manifestée dans sa Loi
(cf. Lc 2, 22.27.39), et à travers quatre songes (cf. Mt 1, 20 ; 2,
13.19.22). Après un long et fatiguant voyage de Nazareth à Bethléem, il
vit naître le Messie dans une étable, parce qu’ailleurs « il n’y avait
pas de place pour eux » (Lc 2, 7). Il fut témoin de l’adoration des
bergers (cf. Lc 2, 8-20) et des Mages (cf. Mt 2, 1-12) qui
représentaient respectivement le peuple d’Israël et les peuples païens.
Il
eut le courage d’assumer la paternité légale de Jésus à qui il donna le
nom révélé par l’ange : « Tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est
lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). Comme on le sait,
donner un nom à une personne ou à une chose signifiait, chez les
peuples antiques, en obtenir l’appartenance, comme l’avait fait Adam
dans le récit de la Genèse (cf. 2, 19-20).
Quarante jours après
la naissance, Joseph, avec la mère, offrit l’Enfant au Seigneur dans le
Temple et entendit, surpris, la prophétie de Siméon concernant Jésus et
Marie (cf. Lc 2, 22-35). Pour défendre Jésus d’Hérode, il séjourna en
Égypte comme un étranger (cf. Mt 2, 13-18). Revenu dans sa patrie, il
vécut en cachette dans le petit village inconnu de Nazareth en Galilée –
d’où, il était dit, "qu’il ne surgit aucun prophète" et "qu’il ne peut
jamais en sortir rien de bon" (cf. Jn 7, 52 ; 1, 46) –, loin de
Bethléem, sa ville natale, et de Jérusalem où se dressait le Temple.
Quand, justement au cours d’un pèlerinage à Jérusalem, ils perdirent
Jésus âgé de douze ans, avec Marie ils le cherchèrent angoissés et le
retrouvèrent dans le Temple en train de discuter avec les docteurs de la
Loi (cf. Lc 2, 41-50).
Après Marie, Mère de Dieu, aucun saint
n’a occupé autant de place dans le Magistère pontifical que Joseph, son
époux. Mes prédécesseurs ont approfondi le message contenu dans les
quelques données transmises par les Évangiles pour mettre davantage en
évidence son rôle central dans l’histoire du salut : le bienheureux Pie
IX l’a déclaré « Patron de l’Église Catholique »,[2] le vénérable Pie
XII l’a présenté comme « Patron des travailleurs »,[3] et saint Jean
Paul II comme « Gardien du Rédempteur ».[4] Le peuple l’invoque comme «
Patron de la bonne mort ».[5]
Par conséquent, à l’occasion des
150 ans de sa déclaration comme Patron de l’Église Catholique faite par
le bienheureux Pie IX, le 8 décembre 1870, je voudrais – comme dit Jésus
– que "la bouche exprime ce qui déborde du cœur" (cf. Mt 12, 34), pour
partager avec vous quelques réflexions personnelles sur cette figure
extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre
nous. Ce désir a mûri au cours de ces mois de pandémie durant lesquels
nous pouvons expérimenter, en pleine crise qui nous frappe, que « nos
vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent
oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni
n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans
aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs
de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de
supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile,
transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et
tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. […]
Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent
l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la
co-responsabilité! Que de pères, de mères, de grands-pères et de
grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes
simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en
réadaptant les habitudes, en levant le regard et en stimulant la prière!
Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous
».[6] Nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe
inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un
intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés.
Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés
ou en "deuxième ligne" jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. À
eux tous, une parole de reconnaissance et de gratitude est adressée.
1. Père aimé
La
grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de
Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de
tout le dessin salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome.[7]
Saint
Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée concrètement dans le
fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de
l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé
de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui
faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti
sa vocation humaine à l’amour domestique dans la surhumaine oblation de
soi, de son cœur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie
germé dans sa maison ».[8]
En raison de son rôle dans l’histoire
du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple
chrétien comme le démontre le fait que, dans le monde entier, de
nombreuses églises lui ont été dédiées. Plusieurs Instituts religieux,
Confréries et groupes ecclésiaux sont inspirés de sa spiritualité et
portent son nom, et diverses représentations sacrées se déroulent depuis
des siècles en son honneur. De nombreux saints et saintes ont été ses
dévots passionnés, parmi lesquels Thérèse d’Avila qui l’adopta comme
avocat et intercesseur, se recommandant beaucoup à lui et recevant
toutes les grâces qu’elle lui demandait ; encouragée par son expérience,
la sainte persuadait les autres à lui être dévots.[9]
Dans tout
manuel de prière, on trouve des oraisons à saint Joseph. Des invocations
particulières lui sont adressées tous les mercredis, et spécialement
durant le mois de mars qui lui est traditionnellement dédié.[10]
La
confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression "ite
ad Joseph" qui fait référence au temps de la famine en Égypte quand les
gens demandaient du pain au pharaon, et il répondait : « Allez trouver
Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55). Il s’agit de Joseph,
le fils de Jacob qui par jalousie avait été vendu par ses frères (cf.
Gn 37, 11-28) et qui – selon le récit biblique – est devenu par la suite
vice-roi d’Égypte (cf. Gn 41, 41-44).
En tant que descendant de
David (cf. Mt 1, 16.20), la racine dont devait germer Jésus selon la
promesse faite à David par le prophète Nathan (cf. 2 S 7), et comme
époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière qui unit
l’Ancien et le Nouveau Testament.
2. Père dans la tendresse
Joseph
a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur
avait fait avec Israël, "il lui a appris à marcher, en le tenant par la
main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout
contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger" (cf.
Os 11, 3-4).
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme
la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le
craint » (Ps 103, 13).
Joseph aura sûrement entendu retentir
dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël
est un Dieu de tendresse,[11] qu’il est bon envers tous et que « sa
tendresse est pour toutes ses œuvres » (Ps 145, 9).
L’histoire du
salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à
travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie
que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande
partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre
faiblesse. C’est ce qui fait dire à saint Paul : « Pour m’empêcher de me
surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui
est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois
fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré :
"Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la
faiblesse" » (2 Co 12, 7-9).
Si telle est la perspective de
l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre
faiblesse avec une profonde tendresse.[12]
Le Malin nous pousse à
regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire,
l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure
manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du
doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont
souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre
faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de
l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important
de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la
Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse.
Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le
fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui
vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous
embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à
nous comme le Père miséricordieux de la parabole (cf. Lc 15, 11-32) :
elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet
debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était
mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé »
(v. 24).
La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent
aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi
qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut
agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous
enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre
de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions
tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.
3. Père dans l’obéissance
Dieu
a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue à
ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut.
Dans la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient
considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa
volonté.[13]
Joseph est très préoccupé par la grossesse
incompréhensible de Marie : il ne veut pas « l’accuser publiquement
»[14] mais décide de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le
premier songe, l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains pas de
prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré
en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui
donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses
péchés » (Mt 1, 20-21). Sa réponse est immédiate : « Quand Joseph se
réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1,
24). Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie.
Dans
le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends
l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je
t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt
2, 13). Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions
concernant les difficultés qu’il devra rencontrer : « Il se leva dans la
nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta
jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15).
En Égypte, Joseph, avec
confiance et patience, attend l’avis promis par l’ange pour retourner
dans son Pays. Le messager divin, dans un troisième songe, juste après
l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont morts, lui
ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de
retourner en terre d’Israël (cf. Mt 2, 19-20). Il obéit une fois encore
sans hésiter : « Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans
le pays d’Israël » (Mt 2, 21).
Mais durant le voyage de retour, «
apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père
Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, – et c’est la
quatrième fois que cela arrive – il se retira dans la région de Galilée
et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (Mt 2, 22-23).
L’évangéliste
Luc rapporte que Joseph a affronté le long et pénible voyage de
Nazareth à Bethléem pour se faire enregistrer dans sa ville d’origine,
selon la loi de recensement de l’empereur César Auguste. Jésus est né
dans cette circonstance (cf. Lc 2, 1-7) et il a été inscrit au registre
de l’Empire comme tous les autres enfants.
Saint Luc, en
particulier, prend soin de souligner que les parents de Jésus
observaient toutes les prescriptions de la Loi : les rites de la
circoncision de Jésus, de la purification de Marie après l’accouchement,
de l’offrande du premier-né à Dieu (cf. 2, 21-24).[15]
Dans
chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son "fiat", tout
comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani.
Dans
son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à
ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu (cf. Ex 20,
12).
Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la
volonté du Père à l’école de Joseph. Cette volonté est devenue sa
nourriture quotidienne (cf. Jn 4, 34). Même au moment le plus difficile
de sa vie, à Gethsémani, il préfère accomplir la volonté du Père plutôt
que la sienne,[16] et il se fait « obéissant jusqu’à la mort […] de la
croix » (Ph 2, 8). C’est pourquoi l’auteur de la Lettre aux Hébreux
conclut que Jésus « apprit par ses souffrances l’obéissance » (5, 8).
Il
résulte de tous ces événements que Joseph « a été appelé par Dieu à
servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa
paternité. C'est bien de cette manière qu'il coopère dans la plénitude
du temps au grand mystère de la Rédemption et qu'il est véritablement
ministre du salut ».[17]
4. Père dans l’accueil
Joseph
accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux
paroles de l’Ange. « La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la
charité ce qu’il a appris de la loi. Et aujourd’hui, en ce monde où la
violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente,
Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui,
sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la
dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de
procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement ».[18]
Bien
des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification
surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent
celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses
raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que
cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la
responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous
réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le
pas suivant parce que nous resterons toujours otages de nos attentes et
des déceptions qui en découlent.
La vie spirituelle que Joseph
nous montre n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui
accueille. C’est seulement à partir de cet accueil, de cette
réconciliation, qu’on peut aussi entrevoir une histoire plus grande, un
sens plus profond. Semblent résonner les ardentes paroles de Job qui, à
l’invitation de sa femme à se révolter pour tout le mal qui lui arrive,
répond : « Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment
ne pas accueillir de même le malheur » (Jb 2, 10).
Joseph n’est
pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement
engagé. L’accueil est un moyen par lequel le don de force qui nous vient
du Saint Esprit se manifeste dans notre vie. Seul le Seigneur peut nous
donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est, de faire aussi
place à cette partie contradictoire, inattendue, décevante de
l’existence.
La venue de Jésus parmi nous est un don du Père pour
que chacun se réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même
quand il ne la comprend pas complètement.
Ce que Dieu a dit à
notre saint : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20), il
semble le répéter à nous aussi : "N’ayez pas peur !". Il faut laisser de
côté la colère et la déception, et faire place, sans aucune résignation
mondaine mais avec une force pleine d’espérance, à ce que nous n’avons
pas choisis et qui pourtant existe. Accueillir ainsi la vie nous
introduit à un sens caché. La vie de chacun peut repartir
miraculeusement si nous trouvons le courage de la vivre selon ce que
nous indique l’Évangile. Et peu importe si tout semble déjà avoir pris
un mauvais pli et si certaines choses sont désormais irréversibles. Dieu
peut faire germer des fleurs dans les rochers. Même si notre cœur nous
accuse, il « est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses »
(1Jn 3, 20).
Le réalisme chrétien, qui ne rejette rien de ce qui
existe, revient encore une fois. La réalité, dans sa mystérieuse
irréductibilité et complexité, est porteuse d’un sens de l’existence
avec ses lumières et ses ombres. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul :
« Nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour
leur bien » (Rm 8, 28). Et saint Augustin ajoute : « …même en ce qui est
appelé mal (etiam illud quod malum dicitur) ».[19] Dans cette
perspective globale, la foi donne un sens à tout évènement, heureux ou
triste.
Loin de nous, alors, de penser que croire signifie
trouver des solutions consolatrices faciles. La foi que nous a enseignée
le Christ est, au contraire, celle que nous voyons en saint Joseph qui
ne cherche pas de raccourcis mais qui affronte “les yeux ouverts” ce qui
lui arrive en en assumant personnellement la responsabilité.
L’accueil
de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels
qu’ils sont, avec une prédilection pour les faibles parce que Dieu
choisit ce qui est faible (cf. 1 Co 1, 27). Il est « père des orphelins,
justicier des veuves » (Ps 68, 6) et il commande d’aimer
l’étranger.[20] Je veux imaginer que, pour la parabole du fils prodigue
et du père miséricordieux, Jésus se soit inspiré des comportements de
Joseph (cf. Lc 15, 11-32).
5. Père au courage créatif
Si
la première étape de toute vraie guérison intérieure consiste à
accueillir sa propre histoire, c’est-à-dire à faire de la place en
nous-mêmes y compris à ce que nous n’avons pas choisi dans notre vie, il
faut cependant ajouter une autre caractéristique importante : le
courage créatif, surtout quand on rencontre des difficultés. En effet,
devant une difficulté on peut s’arrêter et abandonner la partie, ou bien
on peut se donner de la peine. Ce sont parfois les difficultés qui
tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir.
Bien
des fois, en lisant les “Évangiles de l’enfance”, on se demande
pourquoi Dieu n’est pas intervenu de manière directe et claire. Mais
Dieu intervient à travers des évènements et des personnes. Joseph est
l’homme par qui Dieu prend soin des commencements de l’histoire de la
rédemption. Il est le vrai “miracle” par lequel Dieu sauve l’Enfant et
sa mère. Le Ciel intervient en faisant confiance au courage créatif de
cet homme qui, arrivant à Bethléem et ne trouvant pas un logement où
Marie pourra accoucher, aménage une étable et l’arrange afin qu’elle
devienne, autant que possible, un lieu accueillant pour le Fils de Dieu
qui vient au monde (cf. Lc 2, 6-7). Devant le danger imminent d’Hérode
qui veut tuer l’Enfant, Joseph est alerté, une fois encore en rêve, pour
le défendre, et il organise la fuite en Égypte au cœur de la nuit (cf.
Mt 2, 13-14).
Une lecture superficielle de ces récits donne
toujours l’impression que le monde est à la merci des forts et des
puissants. Mais la “bonne nouvelle” de l’Évangile est de montrer
comment, malgré l’arrogance et la violence des dominateurs terrestres,
Dieu trouve toujours un moyen pour réaliser son plan de salut. Même
notre vie semble parfois à la merci des pouvoirs forts. Mais l’Évangile
nous dit que, ce qui compte, Dieu réussit toujours à le sauver à
condition que nous ayons le courage créatif du charpentier de Nazareth
qui sait transformer un problème en opportunité, faisant toujours
confiance à la Providence.
Si quelquefois Dieu semble ne pas nous
aider, cela ne signifie pas qu’il nous a abandonnés, mais qu’il nous
fait confiance, qu’il fait confiance en ce que nous pouvons projeter,
inventer, trouver.
Il s’agit du même courage créatif démontré par
les amis du paralytique qui le descendent par le toit pour le présenter
à Jésus (cf. Lc 5, 17-26). La difficulté n’a pas arrêté l’audace et
l’obstination de ces amis. Ils étaient convaincus que Jésus pouvait
guérir le malade et « comme ils ne savaient par où l’introduire à cause
de la foule, ils montèrent sur le toit et, à travers les tuiles, ils le
descendirent avec sa civière, au milieu, devant Jésus. Voyant leur foi,
il dit : “Homme, tes péchés te sont remis” » (vv. 19-20). Jésus
reconnaît la foi créative avec laquelle ces hommes ont cherché à lui
amener leur ami malade.
L’Évangile ne donne pas d’informations
concernant le temps pendant lequel Marie, Joseph et l’Enfant restèrent
en Égypte. Cependant, ils auront certainement dû manger, trouver une
maison, un travail. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour remplir
le silence de l’Évangile à ce propos. La sainte Famille a dû affronter
des problèmes concrets comme toutes les autres familles, comme beaucoup
de nos frères migrants qui encore aujourd’hui risquent leur vie,
contraints par les malheurs et la faim. En ce sens, je crois que saint
Joseph est vraiment un patron spécial pour tous ceux qui doivent laisser
leur terre à cause des guerres, de la haine, de la persécution et de la
misère.
À la fin de chaque événement qui voit Joseph comme
protagoniste, l’Évangile note qu’il se lève, prend avec lui l’Enfant et
sa mère, et fait ce que Dieu lui a ordonné (cf. Mt 1, 24 ; 2, 14.21).
Jésus et Marie sa Mère sont, en effet, le trésor le plus précieux de
notre foi.[21]
On ne peut pas séparer, dans le plan du salut, le
Fils de la mère, de celle qui « avança dans son pèlerinage de foi,
gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix ».[22]
Nous
devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces
Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à
notre soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde
en assumant une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de
Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à
cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non
seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et
de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de
l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans
l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église est
esquissée la maternité de Marie.[23] Joseph, en continuant de protéger
l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en
aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère.
Cet
Enfant est celui qui dira : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un
de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt
25, 40). Ainsi chaque nécessiteux, chaque pauvre, chaque souffrant,
chaque moribond, chaque étranger, chaque prisonnier, chaque malade est
“l’Enfant” que Joseph continue de défendre. C’est pourquoi saint Joseph
est invoqué comme protecteur des miséreux, des nécessiteux, des exilés,
des affligés, des pauvres, des moribonds. Et c’est pourquoi l’Église ne
peut pas ne pas aimer avant tout les derniers, parce que Jésus a placé
en eux une préférence, il s’identifie à eux personnellement. Nous devons
apprendre de Joseph le même soin et la même responsabilité : aimer
l’Enfant et sa mère ; aimer les Sacrements et la charité ; aimer
l’Église et les pauvres. Chacune de ces réalités est toujours l’Enfant
et sa mère.
6. Père travailleur
Le rapport avec le travail
est un aspect qui caractérise saint Joseph et qui est mis en évidence
depuis la première Encyclique sociale, Rerum novarum, de Léon XIII.
Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour
garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur,
la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son
travail.
À notre époque où le travail semble représenter de
nouveau une urgente question sociale et où le chômage atteint parfois
des niveaux impressionnants, y compris dans les nations où pendant des
décennies on a vécu un certain bien-être, il est nécessaire de
comprendre, avec une conscience renouvelée, la signification du travail
qui donne la dignité et dont notre Saint est le patron exemplaire.
Le
travail devient participation à l’œuvre même du salut, occasion pour
hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités
personnelles en les mettant au service de la société et de la communion.
Le travail devient occasion de réalisation, non seulement pour soi-même
mais surtout pour ce noyau originel de la société qu’est la famille.
Une famille où manque le travail est davantage exposée aux difficultés,
aux tensions, aux fractures et même à la tentation désespérée et
désespérante de la dissolution. Comment pourrions-nous parler de la
dignité humaine sans vouloir garantir, à tous et à chacun, la
possibilité d’une digne subsistance ?
La personne qui travaille,
quel que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu
créatrice du monde qui nous entoure. La crise de notre époque, qui est
une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut
représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et
la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité”
dont personne n’est exclu. Le travail de saint Joseph nous rappelle que
Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler. La perte du
travail qui frappe de nombreux frères et sœurs, et qui est en
augmentation ces derniers temps à cause de la pandémie de la Covid-19,
doit être un rappel à revoir nos priorités. Implorons saint Joseph
travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous
engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans
travail !
7. Père dans l’ombre
L’écrivain polonais Jan
Dobraczynski, dans son livre L’ombre du Père,[24] a raconté la vie de
saint Joseph sous forme de roman. Avec l’image suggestive de l’ombre il
définit la figure de Joseph qui est pour Jésus l’ombre sur la terre du
Père Céleste. Il le garde, le protège, ne se détache jamais de lui pour
suivre ses pas. Pensons à ce que Moïse rappelle à Israël : « Tu l’as vu
aussi au désert : Yahvé ton Dieu te soutenait comme un homme soutient
son fils » (Dt 1, 31). C’est ainsi que Joseph a exercé la paternité
pendant toute sa vie.[25]
On ne naît pas père, on le devient. Et
on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais
parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois
que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un
certain sens, il exerce une paternité à son égard.
Dans la
société de notre temps, les enfants semblent souvent être orphelins de
père. Même l’Église d’aujourd’hui a besoin de pères. L’avertissement de
saint Paul aux Corinthiens est toujours actuel : « Auriez-vous des
milliers de pédagogues dans le Christ, vous n’avez pas plusieurs pères »
(1 Co 4, 15). Chaque prêtre ou évêque devrait pouvoir dire comme
l’apôtre : « C’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés dans le
Christ Jésus » (ibid.). Et aux Galates il dit : « Mes petits-enfants,
vous que j’enfante à nouveau dans la douleur jusqu’à ce que le Christ
soit formé en vous » (4, 19).
Etre père signifie introduire
l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne
pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix,
de liberté, de départs. C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père,
la tradition a qualifié Joseph de “très chaste”. Ce n’est pas une
indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude
qui exprime le contraire de la possession. La chasteté est le fait de se
libérer de la possession dans tous les domaines de la vie. C’est
seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. L’amour
qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne,
étouffe, rend malheureux. Dieu lui-même a aimé l’homme d’un amour
chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner
contre lui. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté,
et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est
jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie
Marie et Jésus.
Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du
sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme
de la frustration, mais seulement de la confiance. Son silence
persistant ne contient pas de plaintes mais toujours des gestes concrets
de confiance. Le monde a besoin de pères, il refuse les chefs, il
refuse celui qui veut utiliser la possession de l’autre pour remplir son
propre vide ; il refuse ceux qui confondent autorité avec
autoritarisme, service avec servilité, confrontation avec oppression,
charité avec assistanat, force avec destruction. Toute vraie vocation
naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de
maturité est demandé même dans le sacerdoce et dans la vie consacrée.
Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à
la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du
sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie
de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration.
La
paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre
toujours tout grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte toujours
avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec
l’aide d’un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de
compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité
seulement quand il s’est rendu “inutile”, quand il voit que l’enfant est
autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se
met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n’était
pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. Au fond,
c’est ce que laisse entendre Jésus quand il dit : « N’appelez personne
votre Père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père céleste »
(Mt 23, 9).
Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition
d’exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu’il ne
s’agit jamais d’un exercice de possession, mais d’un “signe” qui renvoie
à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours
tous dans la condition de Joseph : une ombre de l’unique Père céleste
qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber
la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45) ; et une ombre
qui suit le Fils.
* * *
« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère » (Mt 2, 13), dit Dieu à saint Joseph.
Le
but de cette Lettre Apostolique est de faire grandir l’amour envers ce
grand saint, pour être poussés à implorer son intercession et pour
imiter ses vertus et son élan.
En effet, la mission spécifique
des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais
d’intercéder pour nous devant Dieu, comme l’ont fait Abraham[26] et
Moïse,[27] comme le fait Jésus, « unique médiateur » (1 Tm 2, 5) qui est
auprès de Dieu Père notre « avocat » (1 Jn 2, 1), « toujours vivant
pour intercéder en [notre] faveur » (He 7, 25 ; cf. Rm 8, 34).
Les
saints aident tous les fidèles « à chercher la sainteté et la
perfection propres à leur état ».[28] Leur vie est une preuve concrète
qu’il est possible de vivre l’Évangile.
Jésus a dit : «
Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,
29), et eux sont à leur tour des exemples de vie à imiter. Saint Paul a
explicitement exhorté : « Montrez-vous mes imitateurs » (1 Co 4,
16).[29] Saint Joseph le dit à travers son silence éloquent.
Devant
l’exemple de tant de saints et de saintes, saint Augustin s’est demandé
: « Ce que ceux-ci et celles-ci ont pu faire, tu ne le pourrais pas ?
». Et il a ainsi obtenu la conversion définitive en s’exclamant : « Bien
tard, je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si nouvelle! ».[30]
Il ne reste qu’à implorer de saint Joseph la grâce des grâces : notre conversion.
Nous lui adressons notre prière :
Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. À toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défends-nous de tout mal. Amen.
Donné
à Rome, Saint Jean de Latran, le 8 décembre, Solennité de l’Immaculée
Conception de la B.V. Marie, de l’année 2020, la huitième de mon
Pontificat.
François
[1] Lc 4, 22 ; Jn 6, 42 ; cf. Mt 13, 55 ; Mc 6, 3.
[2] S. Rituum Congreg., Quemadmodum Deus, (8 décembre 1870): Pii IX P.M. Acta, pars I, vol. V, 283.
[3] Cf. Discours aux ACLI à l’occasion de la Solennité de saint Joseph Artisan (1er mai 1955) : AAS 47 (1995), p. 406.
[4] Exhort. ap. Redemptoris custos (15 août 1989) : AAS 82 (1990), pp. 5-34.
[5] Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1014.
[6] Méditation en période de pandémie (27 mars 2020) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française (31 mars 2020), p. 5.
[7] In Matth. Hom., V, 3 : PG 57, 58.
[8] Homélie (19 mars 1966) : Enseignements de Paul VI, IV (1966), p. 110.
[9] Cf. Livre de la vie, 6, 6-8.
[10]
Tous les jours, depuis plus de quarante ans, après les Laudes, je
récite une prière à saint Joseph tirée d’un livre français de dévotions
des années 1800, de la Congrégation des Religieuses de Jésus et Marie,
qui exprime dévotion, confiance et un certain défi à saint Joseph : «
Glorieux Patriarche saint Joseph dont la puissance sait rendre possibles
les choses impossibles, viens à mon aide en ces moments d’angoisse et
de difficulté. Prends sous ta protection les situations si graves et
difficiles que je te recommande, afin qu'elles aient une heureuse issue.
Mon bien-aimé Père, toute ma confiance est en toi. Qu'il ne soit pas
dit que je t’ai invoqué en vain, et puisque tu peux tout auprès de Jésus
et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir.
Amen ».
[11] Cf. Dt 4, 31 ; Ps 69, 17 ; 78, 38 ; 86, 5; 111, 4 ; 116, 5 ; Jr 31, 20.
[12] Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), nn. 88.288.
[13] Cf. Gn 20,3 ; 28, 12 ; 31, 11.24 ; 40, 8 ; 41, 1-32 ; Nb 12, 6 ; 1S 3, 3-10 ; Dn 2 ; 4 ; Jb 33, 15.
[14] La lapidation était aussi prévue dans ces cas (cf. Dt 22, 20-21).
[15] Cf. Lv 12, 1-8 ; Ex 13, 2.
[16] Cf. Mt 26, 39 ; Mc 14, 36 ; Lc 22, 42.
[17] S. Jean-Paul II, Exhort. ap. Redemptoris custos (15 août 1989), n. 8 : AAS 82 (1990), p. 14.
[18]
Homélie de la Sainte Messe avec Béatifications, Villavicencio -
Colombie (8 septembre 2017) : L’Osservatore Romano, éd. en langue
française (14 septembre 2017), p. 12 : AAS 109 (2017), p. 1061.
[19] Enchiridion de fide, spe et caritate, 3,11 : PL 40, p. 236.
[20] Cf. Dt 10, 19 ; Ex 22, 20-22 ; Lc 10, 29-37.
[21] Cf. S. Rituum Congreg., Quemadmodum Deus (8 décembre 1870) : AAS (1870-71), p. 194.
[22] Conc. Œcum Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 58.
[23] Catéchisme de l’Église Catholique, nn. 963-970.
[24] Edition originale : Cien Ojca, Warszawa 1977.
[25] Cf. S. Jean-Paul II, Exhort. ap. Redemptoris custos, nn. 7-8 : AAS 82 (1990), pp. 12-16.
[26] Cf. Gn 18, 23-32.
[27] Cf. Ex 17, 8-13 ; 32, 30-35.
[28] Conc. Œcum Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 42.
[29] Cf. 1 Co 11, 1 ; Ph 3, 17 ; 1 Th 1, 6.
[30] Les Confessions, 8, 11, 27 : PL 32, 761 ; 10, 27, 38 : PL 32, 795.
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A travers l'Année Spécial Saint Joseph, le Pape François veut "faire
grandir l'amour envers ce grand saint, pour être poussés à implorer son
intercession et pour imiter ses vertus et son élan." Patris corde)
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