Paroisse Sainte Kateri Tekakwitha

Diocèse de Tours

 32ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine IV du Psautier)


Saint Léon le Grand

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L’Évangile de la vie...
Par VDA**********AIL le 12/02/2018 07:00:00:00, cet article a été lu 96 fois.


"...Nous étions moins de dix, rassemblés en ce matin glacial et neigeux de février dans l’Église d’Ambillou.

Grelottants autour du cercueil de Gilbert.

« C’est un indigent » m’a dit l’employée des pompes funèbres, « ni amis ni familles…il n’y aura personne ».

Nous prenons le parti de lancer une bouteille à la mer sur la paroisse ; « Gilbert, ne peut pas partir tout seul … il nous faut signifier une solidarité… venez prier avec lui au moment de son départ et si vous ne le pouvez, priez pour lui … »

 

Ce n’est pas le froid qui m’a saisi, mais la composition de notre assemblée.

 

- Une femme que je ne connais pas : « je suis la tutrice de monsieur X ».

Quand je lui demande sa motivation elle répond « c’est notre éthique, quand nous accompagnons quelqu’un, nous le faisons jusqu’au bout ». Je ne sais rien d’elle, est-elle chrétienne ?

Résonne en moi cette parole de la messe « comme IL (Jésus) avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout »

 

- Des sœurs de Tours se sont donné comme mission, de porter chacune une paroisse dans leur prière.

J’ai adressé la "bouteille" à sœur Dominique qui porte sainte Katéri.

Quelle ne fût pas ma surprise de voir deux sœurs arriver à l’Église « Sœur Dominique n’a pu se libérer, elle nous a déléguées ».

Elles avaient mille excuses, leur âge, la distance, la neige, ce ne sont pas leurs affaires … Elles sont venues quand même.

 

- Deux jours auparavant, une autre sépulture : la veuve est très entourée, on s’est déplacé en nombre.

Je suis touché par cette femme qui oscille entre l’immense chagrin de perdre celui qu’elle aime et le bonheur de revoir ses amis venus de loin pour l’entourer.

Je lui partage mon sentiment et, poussé intérieurement, je lui dis : « dans deux jours nous célébrons les funérailles d’un homme… ni famille, ni amis …vous êtes très entourée … portez-le dans la prière… ». Avais-je raison de dire cela ?

Sa réponse est immédiate « c’est où ?  Je viendrais ! »

Le lendemain, neige abondante. Au téléphone « désolée je ne peux me risquer vu la météo… »

Contre toute attente, elle était là auprès de Gilbert. Elle avait toutes les excuses, son deuil, répondre aux messages envoyés par ses proches, c’est trop tôt, c’est trop loin …. Elle est venue.

- Au fond de l’Église, en silence, un peu loin de tout le monde, un employé des pompes funèbres. Ses collègues, au chaud dans le camion et lui, là dans le froid.

Pourquoi se tenir là au pied de ce mort ?

J’entends : « Marie et Jean se tenaient, là, au pied de la croix »

- Un couple de paroissiens qui disent ne pas se sentir toujours accueillis, qui vont souvent à la messe ailleurs que sur leur paroisse … Ils étaient là alors qu’on ne se serait peut-être même pas aperçu de leur absence…

 

- Un dernier couple enfin, humblement fidèle.

 

C’est pour témoigner de cela que je suis prêtre.

Père J.Whitaker.

 

Décidément, la foi n’est la propriété de personne !..."