Les missions parties des Eglises européennes ont connu depuis le XVIe siècle une expansion croissante avec les grandes découvertes et les entreprises de colonisation. Jusqu’à ce que les chrétiens d’Occident prennent conscience, au milieu du XXe siècle, que la mission commençait à leur porte : France, pays de mission (livre paru en 1943).

Le premier missionnaire, c’est Jésus lui-même, l’Envoyé de Dieu. C’est lui qui donne à son Eglise l’Esprit de la Pentecôte, envoyant les apôtres annoncer son Evangile. Ensuite, selon les époques, les chrétiens ont réalisé cette mission sous des formes très diverses ; certaines d’entre elles ne nous paraissent plus praticables aujourd’hui.

La mission fait partie de la nature même de l’Eglise qui ne vit que par un double mouvement : elle convoque (le sens du mot ecclesia) pour rassembler les croyants dans une communauté de témoins, et elle les envoie pour que l’Evangile soit annoncé comme parole de libération et de paix. La mission tresse continuellement trois fils : rencontrer autrui, ce qui suppose ouverture du cœur, écoute et conversation (Paul VI, Ecclesiam suam), annoncer avec assurance le message du Christ, Bonne Nouvelle pour une humanité à sauver, et assurer une catéchèse pour approfondir la démarche de conversion et permettre de devenir missionnaire à son tour.

Pour la mission, la parole ne peut rien sans la prière (sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, carmélite, patronne des missions) et l’action des croyants, chacun selon sa vocation, pour mener à bien une authentique évangélisation. Mais la toute première condition, c’est que deux libertés se rencontrent dans leur quête d’une vérité qui les dépasse l’une et l’autre. Alors le chrétien remplit sa mission reçue au baptême d’être le sel de la terre et un reflet de la lumière du Christ.